19 octobre 2019
Il n’y a pas de règles au stand de taxis aux petites heures du matin. Les chauffeurs viennent me solliciter un après l’autre. Une femme me dit qu’ils augmentent les prix devant un étranger et qu’ils seraient préférable de prendre un Bolt, l’équivalent d’Uber. Je ne peux pas commander avant d’avoir un nouveau numéro de téléphone. Dans cette fin de nuit, je fais confiance à un de ces hommes, aux barbes fortes de quelques heures à peine et aux vestes de cuirs, qui trainent devant l’aéroport dans l’espoir d’un client venu par le vol de Paris.
Dans le noir à 4 hrs du matin, j’apprécie les technologies qui me font suivre le trajet et m’assure que je l’on ne dévie pas du chemin. On ne peut pas se parler. Il ne peut pas m’expliquer pourquoi tant de stations d’essence sur le chemin de la ville d’un pays sans pétrole.
Puis on arrive dans ma rue dont seul le téléphone semble connaître le nom. Le numéro 4. On entre par la cour m’a écrit la propriétaire. La porte semble barrée mais nous découvrons qu’il faut passer la main dans le trou du panneau de fer rouillé pour ouvrir. Le chauffeur reste avec moi, éclaire les marches de bois et assure ma sécurité jusqu’au bout du chemin. « Welcome in Georgia » dit-il avec un rire complice devant ma surprise de ces lieux bancales. « Un bijou caché (a hidden gem) dans le centre de Tbilissi disait l’annonce. »
« Notre pays est pauvre, il n’y a rien et c’est le tourisme qui permet à chacun d’améliorer un peu sa vie. »
Entre la façade et la cour intérieure n’est-ce pas notre histoire à tous?
Au café en retrait de la rue je vois une des façade refaite qui offre à l’artère l’allure d’une riche ville d’Europe. Le tourisme pour améliorer notre façade.
J’aime les questions.
En retrait de la rue, en retrait du monde, de mon cellulaire, l’observatrice prend vie en moi. Je me retrouve. Est-ce une façade ou mon vrai intérieur? Les questions dansent sans savoir s’il y aura réponses.