« Être forte signifie être capable d’apprendre et de supporter ce que nous savons. En d’autres termes, tenir le coup et vivre  » (Elles dansent avec les loups)

Quand je suis revenue du Soudan, j’ai passé au moins une semaine assise au bord de la rivière qui traversait mon jardin. Je ne savais plus comment penser et vivre ma situation sur terre après avoir vu, ce que j’avais vu.

Ma démarche personnelle m’a apprise que si je veux trouver la paix intérieur il est nécessaire de me libérer des émotions négatives

Là, assise au bord de l’eau, je réfléchissais sur les sentiments de culpabilité et d’injustice. Je revenais du désert, où les villageois profitaient de la pleine lune, pour creuser dans la terre sèche un trou qui capterait l’eau lors des prochaines grandes pluies.

Devais-je me sentir coupable de vivre au bord de l’eau alors que je suis née au Québec où l’eau potable est abondante? Est-ce qu’il y’a injustice à naître là où nous naissons? Pourquoi moi ici et eux là-bas?

Il y a des pays qui nous fragilisent plus que d’autres. Le Soudan est un de ceux-là et y penser nous ramène toujours le miroir de toute l’Humanité. Comment penser à Amna sans pleurer? Je n’y arrive toujours pas.

Heureusement, nous pouvons toujours rapporter avec nous un souvenir positif. Au Soudan il y la beauté des gens que j’inscris dans mon « top ten » des plus beaux du monde. Il y a aussi ce souvenir merveilleux de ce moment passé avec les femmes qui parlaient de leurs parfums fait-maison et de leur amour des plantes et de leurs odeurs. Un baume sur la misère et sur la fierté de son environnement.

Comment apprendre à connaître l’Humanité sans porter tous les malheurs du monde sur nos épaules? 

Malheureusement, les politiciens ont, tout au long de l’histoire, été des traîtres envers leur propre peuple. Ils ont fait des guerres avec l’argent qui auraient dû les nourrir et les soigner. Ils ont accepté de vendre leurs forêts jusqu’à ce que la terre se meurt. Est-ce qu’ils sont venus en premier ou est-ce leurs amis entrepreneurs qui étaient et sont toujours à la recherche de richesses ne respectant pas les circonstances sur la dignité et la vie sur la planète?

Quand demanderons nous à ces dirigeants de porter la responsabilité de cette destruction et d’alléger le poids que nous portons tous devant le malheur humain ? Quand exigerons-nous, nous la majorité, de vivre en paix, entourés du parfum de notre lieu de naissance?

Plus sur le  SUDAN (pas encore traduit)  ET  Rendez-vous sur terre

«Il faut du courage pour ne pas être découragé» Benjamin Ferencz

C’est une aventure, c’est un éveil et c’est humain