Après 5 jours en Inde, j’ai été invitée  par la Asian Arab Chamber of Commerce (AACC) à prendre parole lors du  lancement de « Tawazun India » – The art of balance.  L’invité du jour, Le HH Dalai Lama. La salle de l’hotel ITC Windsor était à son comble.

Le Dalai Lama a aussi parlé d’éthique séculaire, ce qui nous invite à ne pas dévier de la laïcité, chère à nos coeurs au Québec. Il parle aussi de mettre l’accent sur les similarités.  Je l’ai entendu. Nous sommes d’accord sur bien des points tous les deux.  Il n’est pas resté pour ma présentation toutefois. :))

J’ai eu une ovation debout et plusieurs cartes d’affaires.  Il y aura d’autres conférences en Inde.

Le programme était sous le thème « Paix pour L’économie » et je me suis préparée en conséquence pour un court 25 minutes.  On a parlé de paix, très peu d’économie, beaucoup de religion, et beaucoup, beaucoup d’islam.  Le Dalai Lama rappelle que le jihad est la guerre contre ses propres démons. Vous la connaissez cette guerre? Je la fais au quotidien. Je pense que dans les prochains mois,  je vais attaquer l’impatience! J’ai fait plusieurs petits jihads dans ma vie pour arriver à ce programme!

Ce que j’ai appris, senti intensément, c’est que les événements de Paris n’ont pas rendu que les français nerveux.  Les Indus semblent être plus calmes, ils ont appris et continuent d’apprendre le vivre ensemble, ont une philosophie de vie qui se dirige plus vers la personne et sa tolérance. Toutefois les musulmans sont plus à fleur de peau et ne savent plus comment nous convaincre que l’Islam est une religion de paix.  Et on repart encore et encore sur l’interprétation du Coran. Je n’ai pas lu le Coran mais je me questionne sur un livre qui laisse tant de place à diverses interprétations. Est-ce un style littéraire?  L’interprétation de tuer ceux qui ont des croyances différentes?    Les chrétiens se sont séparés entre catholiques et protestants, je pense qu’il  pourrait y avoir deux Corans un jour. Ca rendrait la lecture plus claire et peut-être un peu de paix à ceux qui se sentent mal compris. Mais je sais peu sur ces livres si importants qui ont été écrits peut-être par des hommes de peu d’importances.  Qui suis-je, moi femme, pour penser avoir des solutions?

 

 

 

Les musulmans sont 13% de la population mais il semble que nous soyons plusieurs, avec eux, à vivre une certaine angoisse.  Deux fois déjà, je me suis fait réveiller la nuit par des rêves de terrorisme. Les événements de Paris m’ont peut-être affectée plus que je pense. Ou est-ce ce frisson de peur qui caresse la planète actuellement?

Tawazun (l’art de l’équilibre)  a été créé pour contrer l’extrémisme et Asif Iqbal, le directeur exécutif de l’événement, a été brillant dans son discours et a invité les musulmans à mettre en place la surveillance des madrasas et les imams qui nourrissent l’extrémisme. Il a été précis sur le fait de se regarder avant d’accuser l’occident ou les médias.

Je vais suivre ce « vivre ensemble » cher au sud de l’Inde et essayer de comprendre le nord que l’on dit plus guerrier, et aussi de comprendre ce  pays qui est un continent, mais qui est tout de même un pays dont on est fier.  Je suis dans un building de 250 familles où l’on ne cesse de me répéter que tout, tout, tout est différent dans chaque appartement.  Le sujet de l’amour de la différence et celui du vivre ensemble va être intéressant, quand ce qui me plaît de voir, ce sont les similarités. 

Pour la visite aux familles…. Je dois faire face au mot « impossible. »  Mais bon, j’ai u peu l’habitude. Je suis dans un immeuble de 250 appartements où on me dit que dans chaque appartement, tout, tout, tout est différent. Ici on aime la différence et la majorité ça n’existe pas.  Malgré tant de différences, je trouve que sur la route, ils semblent tous conduire de la même façon et cela est sans façon!

Et au Montréalais je dirais: vous ne savez pas encore ce qu’est un nid de poule!

La préparation de cette conférence m’a demandé de  garder mon regard sur le monde et ma concentration n’est pas encore totalement en Inde.  Une autre semaine à Bengalore afin de faire le suivi des rencontres.  Je vous reviens bientôt sur ce voyage dont les débuts sont assez surprenants.

C’est seulement le début de ma deuxième semaine et j’ai l’impression d’être là depuis bien longtemps.  Je ne me sens pas dépaysée. J’ai plutôt l’impression de revenir sur une terre connue. Revoir les arbres, les fruits, les sons, les odeurs, le vent chaud,  c’est bon.

Voyons la suite et l’art de la magie!