Folkorique ce départ. Je pars faire le tour du monde pour un écrire un livre avec deux valises qui ne ferment pas à clé. J’ai oublié les clés chez Jean. Pour une en particulier, j’ai peur qu’elle s’ouvre et j’espère qu’elle prendra les coups durs. J’ai mis quinze minutes pour la fermer. Pour l’autre, j’ai du mettre du tape à l’aéroport parce que la fermeture éclair a sautée.
Ensuite j’ai acheté des souliers trop grands parce que j’ai tout fait trop vite et je ne voulais pas qu’ils soient trop petits. Puis quand est venu le temps d’écrire, je n’avais pas de style, de quoi écrire. Je dois les avoir mis dans les valises ou oublier à l’hôtel.
Enfin, un départ ridicule sur Air Florida. Premier trajet New-York-Miami: service gentil, bouffe dégueulasse, thé avec lait en poudre et saccarine.
Arrêt à Santa Cruz.. première vision: deux militaires américains. De quoi me mettre dans l’ambiance. Je me pose la question: Le monde a t-il vraiment besoin de militaires?
Derrière les militaires enfin les autochtones, chapeaux ronds, bébés au dos, hommes typés aux yeux brillant. Un autre monde s’offre enfin à moi. C’est l’hiver, il fera froid à La Paz me dit-on.
.. quand je trouve de quoi écrire mes premiers mots: Je sens ce grand plaisir de quitter le rythme de vie de notre société pour un an. Il me semble que rien, mais rien de ce que l’on m’offre là me convient.
Je relis ces mots en 2013 et je me surprend à avoir les mêmes pensées.
Hier j’ai signé avec un agent immobilier pour vendre ma maison. Je veux deux toutes petites valises avec ou sans clés, des souliers confortables et un billet d’avion.
Quelle société convient quand c’est le monde que l’on veut? La Bolivie était le premier pays, au deuxième déjà ma réflexion était sur “MA” planète. Je veux pouvoir mettre mes deux mains dans mes poches et marcher sur ma planète. Les sociétés, les gouvernements, les chefs d’états ne peuvent pas le dire mais, moi, vous, nous pouvons le dire: « C’est ma planète » et c’est elle qui me convient.