Trois mois en Inde. Je suis indisciplinée de ne pas prendre des notes tous les soirs. J’ai vécu et appris pendant ce temps. Je me demande parfois si les écrivains lisent. Je lis et je me dis, j’ai envie d’écrire. J’écris et je regarde mon livre et j’ai envie de lire. Je suis dans un pays que je découvre et qui souvent ne se comprend pas lui-même. J’hésite à écrire mais certaines pensées et réflexions ont été mesurées et confirmées.
« Au début, il y avait deux NATIONS. L’une était un magnifique empire vaste, puissant, brillamment organisé et culturellement unifié, qui dominait une grande partie de la terre. L’autre était un royaume semi-féodal, déchiré par des factions religieuses et à peine capable de nourrir ses masses analphabètes, malades et puantes. La première nation était l’Inde. Le deuxième était l’Angleterre. »
Indian Summer, L’histoire secrète de la fin d’un empire, par Alex von Tunzelmann
En lisant ce paragraphe, je me dis: «Je veux lire ce livre». Mon esprit voyage dans l’histoire en essayant de comprendre l’Inde d’aujourd’hui. J’ai entendu des politiciens parler de nationalisme et de retrouver la grandeur que l’Inde a déjà connu. L’époque où les gens venaient d’autres pays pour suivre des cours à la première université du monde? L’époque où il y avait des rois, des princes et de l’or et des pierres précieuses sur les marchés peut-être. De quelle grandeur parlaient-t’ils donc? Ces discours m’ont laissée curieuse et pas tout à fait à l’aise.
Je crois que nous devrions aller vers la fin de la grandeur et de se concentrer sur les petits moments de la vie. Il est tellement agréable de fermer la porte de sa chambre la nuit et de se retrouver. Nous avons seulement besoin de cette petite chambre vraiment.
Certains Indiens savent. C’est le seul espace dont ils disposent. Dans les bidonvilles, pas le choix. Dans de nombreuses parties des villes, pas le choix. Dans la zone rurale où il y a plus d’espace, un couple partage une seule chambre avec leurs enfants. C’est tout simplement culturel. Il doit donc y avoir une partie de la population indienne qui ne comprend pas ce que le politiciens disent quand ils parlent de retour à la grandeur. La grandeur est-elle un endroit à revisiter?
Est-ce qu’il y a déjà eu de la grandeur dans les champs de riz à part leur beauté? A part tout le travail pour nourrir des millions de gens sur la terre? N’est-elle pas là, la grandeur?