En 1986, dans la famille Matsuo, Takako, comme toutes les mères japonaises, elle se sent investie d’un rôle primordial : inculquer à ses enfants la confiance et l’amour-propre indispensables pour affronter le système scolaire terriblement sélectif. S’ils échouent, elle considèrera cet échec comme le sien.
Ce jour-là, à 19h30, Takako ôte le couvercle de la baignoire. L’eau qu’elle a fait couler il y a une heure est encore chaude. Après une douche, ils s’assoient tous les trois dans la baignoire pour se détendre et bavarder. Ce rituel quotidien (ce que les japonais appellent ‘une rencontre peau à peau’) durera jusqu’à ce que les enfants aient atteint la puberté et que leur pudeur d’adolescents prenne le dessus. Dans l’eau chaude jusqu’au cou, Takako et ses enfants bavardent. ‘Plus près du corps, plus près du cœur’, explique Takako et elle ajoute : ‘Ils ont souvent des soucis dont ils ont du mal à parler. Lorsque nous sommes tous nus dans le bain, ce qu’ils ont sur le cœur sort plus facilement.’
Takako, est-ce que vous allez bien, toi et les enfants ? Je sais pour le tremblement de terre, le tsunami et l’accident nucléaire. Mon cœur et mon esprit sont avec vous.