Je me sens toujours chez-moi quand je visite les maisons traditionnelles. Combien de plans pouvaient avoir les paysans de la terre pour que la pluie et la neige s’écoulent, pour laisser entrer la lumière mais pas le froid?
Ici, on aime deux lits simples un près de l’autre. Toutefois, je ne serai pas gâtée par les matelas, tout au long de ce voyage.
J’ai l’impression d’être installée dans cette ville déjà. J’habite près du marché, je me fais mes petits-déjeuners, du thé. Pas de cafetière, ici on prend encore du nescafé. J’avais oublié que ça existait encore. J’avais oublié aussi la cigarette. Les hommes et les femmes fument beaucoup. Les bancs publics font santé, toutefois la fumée autour de chacun m’envoie le message que, la santé, ne fait pas encore partie des priorités et des consciences.
Une semaine bien occupée. J’ai eu des rendez-vous toute la semaine. 3 x à l’ONU, 1 x à l’Université, 1 x au bureau de statistiques.
Jeudi, j’ai fait la touriste à la recherche de connaissances au « Tbilisi Open Air Museum of Ethnography ». Un petit voyage dans le temps avant de prendre la route vers les régions rurales.
Une visite touristique mais ce qui a été le plus important est la vérité sur le présent qui m’est venue d’une belle jeune fille rebelle qui ose se tenir debout devant les traditions et les insultes. Elle ose vivre avec son copain sans être mariée. Elle a osé faire l’amour avant le mariage. N’étant plus vierge, elle est à jeter, elle n’est plus une bonne fille, elle n’est plus bonne à marier.
La conversation qu’elle a aujourd’hui avec son père et sa mère, je l’ai eu avec les miens il y a 50 ans déjà. Encore une fois dans mon long trajet, je fais la promotion de notre révolution tranquille. Oui, c’est ça qu’elle veut, c’est ça dont son pays a besoin. Je crois que c’est la partie de ma semaine qui m’a le plus bouleversée.
Si cette ville a vu dans son histoire le monde entier passé, j’ai l’impression cette semaine de voir une partie de ma vie se déroulée sous mes yeux. Pouvons-nous en tant que Québecois, enseigner la révolution tranquille? Car le mot révolution est un mot nécessaire. Nous avons tant dans notre vie. Révolutionnaire de ma vie presqu’au quotidien!
Il y a ici une ville à reconstruire, donc de vieux buildings et appartement à restaurer, il y a à se libérer du pouvoir de la religion sur les esprits. Il y a une créativité dans le développement à découvrir. Montagne, vallée, bonne terre, de l’eau, 400 sortes de vins, des recettes avec toutes les épices du monde entier. Certains disent: « Nous avons rien », cela parce qu’il n’y pas de pétrole, de gaz, de diamants. D’autres disent « Nous avons tout. »
Pourquoi 20% de la population vit sous le seuil de la pauvreté? Aucune classe moyenne.
Ma question: Comment dans de telle condition, où personne ne meurt de faim, où tout le monde a un toit, peut-ont construire une classe moyenne. Il semble que les gens au pouvoir ont besoin d’aide pour trouver la réponse. En veulent-ils une vraiment?