Azerbaijan,  Arrivée le 1 décembre. Recommandé par le bureau ONU à Baku le 2 décembre, j’ai rencontré U. Mirzayev, président de L’International Press Institute le 3 décembre.  Un conflit qui dure depuis 30 ans.  Longue rencontre, où il parle de son enfance brisé par les conflits et l’état de réfugié de sa famille.  

Il admet qu’il hait Gorbatchev!  Celui que l’on a admiré à l’Ouest a fait quelques erreurs.  Le lobby Arménien est fort, il avait deux conseillers arméniens et pendant l’Union Soviétique, on a fait des soldats des arméniens, mais pas des Azerbaijanis. Bon, je pourrais écrire un article sur le conflit mais ce que je veux savoir est qui sont les Azerbaijanis aujourd’hui? Leur quotidien? Et chaque fois, on me parle du conflit, du territoire arraché, du vide que cela laisse en eux.  J’essaie de comprendre la haine versus le « on ne pardonnera jamais. » La haine, voilà un mot qui me questionne. Je réalise que je ne connais pas vraiment la haine. Il y a ceux qui m’énerve royalement car je suis très impatiente devant bien des comportements,  mais la haine? Je cherche et je ne crois pas connaître le sentiment. La haine au point d’aller tuer? D’espérer la mort?  Encore une fois, cela me rappel ma société, celle qui a connu si peu de conflits, où on parle de paix dans le monde, de paix dans son coeur. Mes heures de méditations, ma recherche du calme.  Il y a plusieurs mondes dans notre monde. 

Puis, spontanément, Mirzayev m’a offert un appartement gratuitement. Cela va aider. Ouf!  parfois on a tendance à croire aux miracles, mais intérieurement j’en faisais appel. J’avais déjà l’impression d’en faire en entreprenant ce voyage. 

Il a aussi accepté de me mettre en contact avec des journalistes dans tous les pays d’Asie Centrale. Avec ça et l’ONU, je pourrai faire mon chemin dans la région.  Il reste le financement!! Voyons si les miracles vont continuer en 2020. 

 

C’est samedi matin, en pyjama, avec un thé.  Dans les Airbnb il n’y pas de cafetières et le café instantané c’est non merci. Pas de toast non plus. Le petit-déjeuner est le repas auquel nous sommes le plus attaché. C’est le lien avec notre grand besoin d’habitudes.  Cette cure de thé, fera du bien certainement. 

Petit à petit ma lecture m’aide à comprendre le conflit de Karabakh et les relations avec l’Arménie. Ça été lent en Géorgie et je n’aurai pas le temps d’aller en Arménie avant Noël. Plus tard j’entendrai l’histoire vu de l’autre côté de la frontière.  La Russie vend des armes aux deux et il est possible que les pouvoirs entretiennent le conflit afin de dire qu’ils sont en guerre. Une raison de justifier leur pouvoir sur leur population. Je ne sais pas encore ce que les enfants apprennent à l’école mais c’est un sujet chaud. Après 30 ans, les réfugiés et leurs enfants ont toujours le statut de réfugiés. On a besoin d’avoir des chiffres.  À quel niveau les Azerbaijanis ont-ils raison? Quelle est la véritable source de ce conflit? Le désir du territoire par les Arméniens? Le désir des russes d’avoir des conflits dans la région? Status Quo, revoyons tout ça après la mort de Putin qui garde une base militaire en Arménie et qui a promit de s’en servir si l’Azerbaijan essaie de récupérer son territoire avec les armes qu’il leur vend.  Oui, il faut être fort pour découvrir le monde à travers la politique.

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Je suis invitée à parler dans une classe de sociologie à l’université UDA.  il y a avait plus de jeunes hommes que de filles. J’aime parler aux hommes.  Ils sont près d’être les premiers de la disparité garçons-filles dans le monde 118/100. Bientôt ils dépasseront la Chine. On avorte les filles.

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Il y a tant de contradictions qu’il est difficile de bien saisir l’ensemble. Il est certain qu’ils veulent être aimés, et tous les jours, on me demande si j’aime l’Azerbaijan. Une fierté à la soviétique peut-être?  Une autre question intéressante est: “tu nous vois à l’Est ou à l’Ouest”?. 

Bien au centre je crois, mais à Baku, on se sent plus en Europe qu’en Asie.

Ils veulent se voir à l’Ouest. Ils voudraient avoir, comme en Georgie, le droit de voyager en Europe sans visa. La politique en a décidé autrement. Je ne connais pas encore trop les raisons mais le conflit doit jouer dans la balance. Puis avec des voisins comme la Russie, la Turquie, l’Iran et l’Asie Centrale sur l’autre rive de la mer Caspienne, il est difficile d’exclure la politique dans les décisions. Ils se sentent abandonné par l’Ouest et à un certain moment, il faut avoir des relations avec ses voisins.  Malgré tout, ils sont tous ici car ici c’est la terre de feu et du gaz et du pétrole, tout le monde en veut. 

C’est une oligarchie. Au pouvoir, une famille éduquée en Russie, qui contrôle tout et ne partage pas tout. C’est un  pays séculaire et dans région, cela le rend très intéressant. On parle plus facilement de laïcité ici qu’au Canada.  Puis il y a les bons et mauvais côtés laissés par l’URSS. Ce qu’ils aiment du lègue est la laïcité et l’éducation. Mais la corruption, les inégalités économiques, les inégalités hommes-femmes, le peu de démocratie lors des élections et une société civile presqu’ inexistante. Les ONG de l’extérieure ne reçoivent pas d’aide du gouvernement.  Ce qu’on l’on fait subir à l’humanité pour l’amour du pouvoir!

Bon… je vous raconterai. Mais je pars pour Ganja, deuxième ville du pays. Je chercherai là-bas: “ma famille”.  Une famille à Baku, c’est la course comme dans toute les grandes villes. Le scénario familiale devient le même partout. Ici on est poli excepté lorsqu’il est temps d’entrée dans un wagon du métro. Savoir pousser pour faire sa place, cela aussi me rappel les restants soviétiques. On savait faire. Je n’ai pas appris à pousser les autres. 

Mais bon, on aime Baku. Sa couleur et on y a bien intégré le moderne, le vieux, le stalinien et toutes les époques. Sa façade est belle sur la mer et cache bien ses inégalités.