Ce matin je me réveille et le mot qui me vient est « frontière. » Pour ceux qui rêve d’un monde sans frontières, je vous inviterais à la patience.
Je suis née à 24 kilomètres de l’Ontario. Sur le rang 7 qui est aujourd’hui la 388. Duparquet est le dernier village avant la frontière. Les hommes allaient et venaient du travail dans les bois ou dans les mines en Ontario. Jamais on parlait de frontières. Le mot n’était pas dans notre vocabulaire.
Adolescente j’écrivais sur la liberté, je ramassais des poème sur la liberté. J’avais pris ma liberté par les cornes dans les années 60, fait l’amour à un âge tel que mon soupirant était en danger. Je n’avais pas été violée, j’avais dit oui. Oui à la contraception, oui à vivre seule et à d’autres amants. J’avais dit oui à la vie, à l’avion, à la découverte et au monde entier. Il n’y avait en moi aucune frontière. J’étais née une femme libre, dans un pays libre. Libre de penser et de parler et de rester naïve. Ma naïveté avait eu sa dose de liberté. Ma liberté auquel je tenais presqu’orgueilleusement.
Au Chili m’est une réflexion sur la frontière. J’ai réalisé là, que je ne pouvais plus parler trop fort de ma liberté et que tant que tous les êtres humains ne trouveraient pas, comme moi, leur liberté, je devais rester humble à ce sujet.
J’ai connu les frontières en Europe. J’ai vécu en Allemagne, en Italie, en France, passé des mois en Turquie et en Angleterre et avec mon passeport canadien, je passais les frontières qu’avec le plaisir de ramasser des étampes comme une étoile sur une page de mon cahier scolaire.
À 21 ans dans le bateau entre Israël et l’Italie une femme quittait le pays avec ses nombreux enfants. Son mari restait derrière car ils n’avaient pas terminé de payer leurs dettes au pays. J’apprenais que l’aide que les juifs reçoivent en entrant en Israël doit (ou devaient? – à vérifier) être remboursé entièrement si on voulait un jour changer d’idée et aller vivre ailleurs.
J’ai eu, pendant quelques temps, une maison de campagne à la frontière avec les USA, j’allais marcher dans le petit chemin dans les bois. Puis un jour j’ai embarqué un gars qui se sauvait du service militaire au Vietnam. À l’époque, je ne pouvais pas imaginer sa nervosité. Aujourd’hui, j’aurais peut-être mieux pris soin de lui. Je ne me souviens pas où je l’avais laisser dans la ville, s’il avait un contact. Puis une autre fois, j’ai laissé un ami organiser une rencontre pour qu’une famille puisse rejoindre les siens aux USA. Parfois, je me dis que je devrais aller voir ce petit chemin qui ne doit plus être un secret car j’imagine que les quelques pouces de pierres qui nous permettaient la frontière doit être un mur ou une forêt.
Depuis tant d’histoires de frontières, de murs, de tueries que ce mot est devenue une douleur constante dès que je l’entend. Le rêve de liberté pour l’humanité a perdu de ses couleurs tel un vieil icone dans une vielle église orthodoxe.
Dans le Caucase, l’histoire à épaissit et fortifié les murs. Je croyais être sur la route de l’Asie Centrale. Il faut rire encore de ma naïveté. J’ai regardé la carte et non pas les lignes aériennes. Je suis loin de l’Asie Centrale. Il sont en vase clos me dit-on dans cette île qu’est le Caucase. Une île bien fragile. Ils sont comme ceux qui sont à renforcer leurs berges avant la montée des eaux. Ils se tournent vers l’Europe afin de solidifier les leurs. Dans cette île les conflits de frontières sont encore présents. S’il a été difficile pour les Russes de laisser aller la Géorgie avec son jardin, son vin, son climat subtropical près de la mer noire, il leur fallait garder un endroit pour se mettre les pieds dans l’eau. D’où un peu de vent chaud derrière l’histoire des conflits « Abkhazie » et de l’Ossétie du sud. Entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ça sera le « Haut-Karabagh. » Vive Wiki.. vous pourrez aller vous informer.
Je ne cherche pas les guerres et je n’irai pas voir ces frontières mais frontières, il y aura. Je cherche ici une famille rurale et une famille urbaine. Je reste à l’écoute des frontières entre les femmes et les hommes, entre les jeunes et les vieux, entre le gens au pouvoir et leur peuple, entre les montagnes et la vallée, entre la campagne et la ville.
Mais on est d’accord sur une chose: bien manger et bien boire et la Géorgie est un pays magnifique de l’ouest en est. À l’ouest les jardins, les amandes, les noisettes à l’est le vin.
Hier j’ai reposé mon corps. Vendredi, le 1 novembre, j’ai déménagé afin de visiter un autre quartier. Descente et montée de valises. Deux rendez-vous et probablement 4-5 kilomètres de marche. Plus le fait que l’entrainement au gym était assez costaud. Cette semaine, je passe au pilâtes et j’espère sortir de la ville.
J’attends des réponses, des rendez-vous, des commentaires, des confirmations. J’observe patiemment et sagement mon impatience. Mais nous en sommes pas à 52 jours d’attente comme en Chine. Un record que je ne battrai pas ici.
Note: J’aurais besoin d’aide pour réfléchir ma campagne de financement qui roule un peu dans le vide. https://fundrazr.com/letsmeetonearthhelenetremblay?ref=ab_18LlMa
Je crois que je devrais l’annuler. Je crois que pour financer ce projet l’idéal serait d’offrir une tournée dans les écoles secondaires avec une conférence intitulée?: « Le gendre: histoire de filles, de femmes et d’hommes. » Merci de m’aider avec ce titre. Pourquoi? Parce que l’inégalité des sexes est à ses débuts dans les discussions familiales. Le filles , les femmes et les hommes de la région ont besoin d’inspirations sur le sujet. J’ai de quoi en apporter! Qu’en pensez-vous?
J’ai deux conférences à offrir dans la région et c’est le conseil que l’on me donne. Pas en région rurale mais dans les petites villes, les étudiants du secondaire comprendront une conférence en anglais.
C’est dimanche, il fait soleil, la découverte m’appelle. Des photos à venir, je ferme et je me lève! Il fera 20 degrés encore cette semaine. :))